" L'asservissement des foules par la peur et l'angoisse du lendemain "
Le post punk et le synth punk sont des mouvements musicaux hérités de la fin des années 70 et du début des années 80. Ces courants ont resurgi dans les années 2010 en France, en Belgique et en Grande Bretagne avec des groupes comme Komplikations, le Prince Harry, Violence conjugale ou Idles. Frustration est le plus ancien de ces groupes puisqu'il est apparu dès les années 2003 - 2004 via le label Born Bad records, dont ils furent la première signature.
Aujourd'hui ce mouvement est un peu une bande son du moment avec toute la tension, la froideur et la violence de cette époque. Les années 2010 qui ont débuté avec l'accident nucléaire de Fukushima et qui se termine avec la crise du Coronavirus. C'est aussi une esthétique allant à l'encontre de la musique mainstream, sa bonne humeur et son formatage. La noirceur de So cold streams rappelle à quel point la réalité que nous vivons peut l'être. On est ici très loin du divertissement visant à distraire les masses.
De la même manière que ces musiques froides et synthétiques évoquaient la crise industrielle et sociale en Angleterre à la fin des années 70, elle est ici associée à la main mise de l'ultra-libéralisme sur nos économies et sur nos vies. Les synthés froids et les guitares sourdes et violentes, indiquent comme seule voie pour lutter contre la déshumanisation de la société, la rage et la rébellion. Le parallèle avec les politiques thatchériennes des années 70 - 80 en Angleterre et les réformes sociales et économiques subies en France depuis une dizaine d'années, et qui se sont accélérées ces derniers temps, est assez simple et évident. La prochaine mise en quarantaine de plusieurs pays européens dont la France, l'arrêt brusque de toute activité culturelle, sportive et prochainement économique, n'est pas très rassurante non plus sur ce qui va déboucher derrière. Le rouleau compresseur des réformes visant à financiariser le maximum de choses dans nos sociétés, y compris les services publics, le fascisme en embuscade sont les principaux dangers imminents. Cette musique est tout à fait cohérente avec l'époque, comme elle pouvait l'être quelques décennies auparavant. Elle reste indépendante et underground. La France a en revanche développé depuis une bonne dizaine d'années, une scène post punk qui est largement comparable aux anglo-saxons en terme de qualité. Il est d'ailleurs assez intéressant de voir qu'après une domination du rock anglais par des groupes de stade pendant plusieurs décennies, les meilleurs groupes de rock de ce pays sont désormais issus de quartiers populaires (banlieue de Londres, Leeds, Bristol, Nottingham) et portent un discours social dans des lieux de taille mesurée. Il s'agit notamment d'artistes comme Shame, Life, Thank et bien sur Idles et Sleaford mods dont le chanteur Jason Williamson apparaît sur le titre Slave Markets sur So cold streams.
Sur un plan musical, les 5 membres de Frustration ont réalisé un grand album, s'éloignant un peu de leurs précédents, avec une présence plus importante des synthés, sur Insane notamment, un chant parfois méconnaissable de Fabrice Gilbert le chanteur du groupe, qui en profite pour s'essayer au français avec le titre Le grand soir et une écriture qui se rapprocherait un peu de leur premier album Relax. A noter que pour une fois, une majorité des titres n'ont pas été joué en public auparavant. Ils seront à découvrir en live prochainement, dès que nous aurons le droit de ressortir à nouveau, à moins que la situation que nous vivons, ne devienne la norme, l'enchaînement des crises sociales, économiques, climatiques et sanitaires favorisant l'asservissement des foules par la peur et l'angoisse du lendemain.
So cold streams (Born Bad Records).
Aujourd'hui ce mouvement est un peu une bande son du moment avec toute la tension, la froideur et la violence de cette époque. Les années 2010 qui ont débuté avec l'accident nucléaire de Fukushima et qui se termine avec la crise du Coronavirus. C'est aussi une esthétique allant à l'encontre de la musique mainstream, sa bonne humeur et son formatage. La noirceur de So cold streams rappelle à quel point la réalité que nous vivons peut l'être. On est ici très loin du divertissement visant à distraire les masses.
De la même manière que ces musiques froides et synthétiques évoquaient la crise industrielle et sociale en Angleterre à la fin des années 70, elle est ici associée à la main mise de l'ultra-libéralisme sur nos économies et sur nos vies. Les synthés froids et les guitares sourdes et violentes, indiquent comme seule voie pour lutter contre la déshumanisation de la société, la rage et la rébellion. Le parallèle avec les politiques thatchériennes des années 70 - 80 en Angleterre et les réformes sociales et économiques subies en France depuis une dizaine d'années, et qui se sont accélérées ces derniers temps, est assez simple et évident. La prochaine mise en quarantaine de plusieurs pays européens dont la France, l'arrêt brusque de toute activité culturelle, sportive et prochainement économique, n'est pas très rassurante non plus sur ce qui va déboucher derrière. Le rouleau compresseur des réformes visant à financiariser le maximum de choses dans nos sociétés, y compris les services publics, le fascisme en embuscade sont les principaux dangers imminents. Cette musique est tout à fait cohérente avec l'époque, comme elle pouvait l'être quelques décennies auparavant. Elle reste indépendante et underground. La France a en revanche développé depuis une bonne dizaine d'années, une scène post punk qui est largement comparable aux anglo-saxons en terme de qualité. Il est d'ailleurs assez intéressant de voir qu'après une domination du rock anglais par des groupes de stade pendant plusieurs décennies, les meilleurs groupes de rock de ce pays sont désormais issus de quartiers populaires (banlieue de Londres, Leeds, Bristol, Nottingham) et portent un discours social dans des lieux de taille mesurée. Il s'agit notamment d'artistes comme Shame, Life, Thank et bien sur Idles et Sleaford mods dont le chanteur Jason Williamson apparaît sur le titre Slave Markets sur So cold streams.
Sur un plan musical, les 5 membres de Frustration ont réalisé un grand album, s'éloignant un peu de leurs précédents, avec une présence plus importante des synthés, sur Insane notamment, un chant parfois méconnaissable de Fabrice Gilbert le chanteur du groupe, qui en profite pour s'essayer au français avec le titre Le grand soir et une écriture qui se rapprocherait un peu de leur premier album Relax. A noter que pour une fois, une majorité des titres n'ont pas été joué en public auparavant. Ils seront à découvrir en live prochainement, dès que nous aurons le droit de ressortir à nouveau, à moins que la situation que nous vivons, ne devienne la norme, l'enchaînement des crises sociales, économiques, climatiques et sanitaires favorisant l'asservissement des foules par la peur et l'angoisse du lendemain.
So cold streams (Born Bad Records).
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